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“TMK Parmi Les 20 Nominés de “Lumières De Chine”

AUX COTES DE MOYAN, YAO MING ET JACKIE CHANChoonee Dixit: “Joseph, c’est notre Prix Nobel à nous!” par Roland Tsang Kwai Kew

Nul n’est prophète en son pays nous dit ce dicton. Cela se vérifie à plus d’un titre et à plus forte raison quand celui, dont la compétence, la capacité et le mérite dépassent les rives de la petite île Maurice, est issu d’une minorité ethnique. Il y a deux semaines, alorsqu’il se trouvait en visite officielle en république populaire de Chine Joseph Tsang Mang Kina appris qu’il fait partie d’une liste des 20 nominés pour le prix de Zhong Hua Zhi Guang (Lumières de Chine, Ndlr). Nous apprenons qu’il y avait, au départ 300 candidats. Parmi ces nominés figurent Mo Yan, le PrixNobel de Littérature 2012, le basketteur Yao Ming et l’acteur de renom, Jackie Chan, parmi ceux les plus cotés pour figurer sur la liste finale des dix meilleurs qui sera officialisée le 22 Janvier 2013 lors d’une soirée culturelle retransmise en directe de Beijing par la télévision nationalechinoise, la CCTV.

Le séjour de TMK dans l’Empire du Milieu en compagnie de son épouse, Marie Reine, a été rendu possible grâce à l’invitation du gouvernement chinois faite à plusieurs dignitaires sociaux d’origine chinoise résidant au Royaume-Uni, en France, au Pays Bas, en Allemagne, en Italie, en Afrique du Sud, au Nigéria et à l’île Maurice entre autres pays. Le but derrière cette initiative chinoise est d’aider à une meilleure compréhension de la réalité chinoise par les Occidentaux. Ces derniers en général ont une fausse conception des Chinois et de la Chine, la deuxième puissance économique du globe.

La reconnaissance de la Chine, un des pays de peuplement de Maurice, envers un descendant de la diaspora chinoise de la région indocéanique, en l’occurrence notre pays, est perçue par certains opinion leaders comme un désaveu du manque d’égard de nos dirigeants politiques envers un digne fils du sol de la République dont le mérite n’est pas reconnu à sa juste valeur dans son pays natal. Il a fallu qu’un autre pays, la Chine, nous montre la voie, pour prendre conscience du manque de jugeote de nos dirigeants politiques. Heureusement le ministre des Arts et de la Culture, Mukhesswur Choonee, a atténué en quelque sorte ce manquement. Le ministre a récemment fait une fleur à son prédécesseur en lui adressant un propos fort élogieux : “Joseph, c’est notre Prix Nobel à nous!”

Depuis longtemps l’envergure internationale de TMK a dépassé le cadre de son pays pour avoir été dans le passé un grand commis de l’Etat, ministre-conseiller au ministère des Affaires étrangères et fin diplomate ayant négocié inlassablement en compagnie du regretté ambassadeur et plénipotentiaire du pays, Raymond Chasle, l’Accord de Lomé. Cet accord international de partenariat entre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et le Marché Commun d’alors durant trois décennies a été à l’origine du décollage économique de l’île Maurice pour la vente de son sucre à un tarif préférentiel sur le marché européen.

Ecrivain de grand talent, poète maniant avec aisance la langue de Shakespeare et celle de Molière, historien émérite et surtout homme de grande culture, à juste raison mérite une meilleure reconnaissance de son pays pour son parcours exceptionnel sur les plans politique, social, éducatif, culturel et académique et comment en tirer profit pour Maurice. TMK illustre parfaitement la force tranquille de la minorité chinoise du pays pour qui la récompense et les honneurs, dans la pure tradition confucéenne, ne constituent aucunement une faveur du roi faite à ses sujets! Il faut les mériter pour que triomphe la méritocratie!

TMK décoré la République il y a trois ans à l’occasion du 12 Mars, qui est aussi le jour de son anniversaire pour ce Natif du Tigre, mérite amplement son titre de Grand Officer of the Star and Key of the Indian Ocean (GOSK) pour services rendus à la Nation. Pour une fois un décoré qui fait l’unanimité et dont le titre n’est pas usurpé par un quelconque petit copain ou copain de classe des princes qui nous gouvernent! Plus que jamais il est grand temps de mettre un holà avec cette pratique vieillotte qui revient au gouvernement de choisir qui récompenser et qui décorer et laisser le choix à un Comité indépendant constitué des gens de la société civile d’en finaliser la liste. On aurait ainsi épargné au pays cette aberration qui consiste à récompenser une ancienne mairesse de la Ville Lumière d’un titre de GOSK pour la trahison de son ancien leader et d’un titre de CSK à une directrice doyenne d’une institution, qui depuis trois décennies, se bat pour améliorer l’efficience dans notre secteur de zone Franche de textile!

Dans la pure tradition chinoise, TMK symbolise la sagesse acquise avec l’âge. C’est pourquoi il est une personne respectée et respectable de la communauté chinoise du pays qui le prend pour un exemple à suivre. TMK commande le respect de ses concitoyens, toutes communautés confondues et a l’étoffe et le calibre nécessaire de pourvoir un jour occuper la plus haute fonction au sein de l’Etat mauricien de par son “track record.” Malheureusement par un accident de naissance et pour une raison purement politique, il est mal né, étant issu d’une minorité ethnique qui reste trop silencieuse et effacée et dont le mot “revendication” ne fait pas partie de son vocabulaire!

Les Sino-Mauriciens n’ont pas de lobby pour se faire entendre et de porte-parole à l’image d’un Somdath Dalthamun, d’un Vivekanand Bhoyroo ou d’un Pushpajee Naroo pour obtenir la caution de leurs groupes socioculturels pendant les élections. Une fois les élections terminées, les détenteurs du pouvoir politique accommodent ces porte-parole et les nomme pour siéger sur les Boards de plusieurs corps para-étatiques avec des allocations princières. L’exemple de Naroo, le responsable de la Mauritius Marathi Mandali Federation (MMMF)parachuté récemment comme Chief Executive Officer (CEO) du Central Electricity Board (CEB) en est une preuve flagrante.

Lors de dernières élections générales les Sino-Mauriciens n’ont pas négocié des faveurs aux politiciens de divers bords en retour de leurs votes pourtant combien cruciaux dans pas moins cinq circonscriptions du pays. Par leur bloc votes ils peuvent faire basculer les résultats en faveur de l’une ou de l’autre parmi les alliances électorales qui s’affrontent.

Il faut se rappeler qu’aux élections générales 2000 le Dr Navinchandra Ramgoolam perdit la joute électorale au profit du Remake de l’alliance MSM.MMM menée alors par SAJ par une défaite de “batté bef.” Néanmoins Ramgoolam seul a pu se faire élire en tête de liste et ses deux colistiers battus dans sa circonscription fétiche de Pamplemousses/ Triolet et cela grâce au block votes de l’électorat sino-mauricien de Baie-du- Tombeau. Valeur du jour le poids électoral des Sino Mauriciens au No 5 pèse pour plus de 2,700 votes. Aux dernières élections, Satish Faugoo était donné largement battu et c’est le block votes de l’électorat chinois qui l’a sauvé d’une défaite certaine. Une fois élu et choisi comme ministre de la République, il n’a fait aucun geste envers cet électorat pour un retour d’ascenseur.

Sur 26 ministres de la République pas un seul Sino-Mauriciens choisi comme attaché de presse. Eski pou bizin bèze coup poing lors la table pou nous gagne nous dû et nous tranche du gâteau national? Les quatre ministres musulmans ont tous choisi un de leurs coreligionnaires pour être leur attaché de presse. C’est à croire qu’ils ont été élus par les seuls votes des membres de leur communauté?

Aujourd’hui le débat est engagé parmi certaines têtes pensantes de cette communauté: Faut-il oui ou non pour cette communauté de se constituer en groupe de pression pour faire avancer ses causes. “Dire nous allé travaille lors terrain au No 5, nous pou récompenser après. Deux ans et demi après c’est toujours Anne Ma Chère Anne! On ne voit rien venir! A la prochaine générale nous finne décider pou pose nous candidature: enn Kreol, enn Sinois ek enn Musulman comme independents dans Numéro 5. Zotte pou conne nous nuisance value!”

Ce propos d’un quidam, qui depuis des lustres habite la région de Morcellement Swan, à Baie-du-Tombeau, fait tiquer mais justifie son amertume à l’égard du Dr Ramgoolam à qui il reproche de prendre cette communauté, pour « granted. » Il reste qu’un fait est certain: si bon nombre des Sino-Mauriciens ont connu la mobilité sociale, ils la doivent à leur seule compétence, capacité et parcours académique.

Encore si le gouvernement issu des dernières législatives possédait une dose de clairvoyance ou d’équité dans son choix des nominés politiques pour remplir les postes importants du pays, par exemple dans nos chancelleries à l’étranger ou à la tête des plus importants corps para-étatiques qui brassent des milliards à l’instar d’Air Mauritius ou du Central Electricité Board (CEB), ce gouvernement aurait fait triompher la méritocratie et permis à l’île Maurice de sortir gagnante et grandie. C’était sans compter le manque de vision de nos dirigeants politiques souvent trop peu soucieux de la bonne gouvernance du pays.

Pour sûr TMK aurait été le candidat idéal pour servir de trait-d ‘union entre la petite île Maurice et le géant économique qu’est la Chine. Il n’y a aucun doute que sa contribution aurait été déterminante pour l’avancement des grands dossiers économiques, sociaux et culturels en suspens comme le projet du Dream Bridge et de la Culture House pour abriter nos archives nationales et la Bibliothèque Nationale au triangle d’Ebène à être financés par des capitaux chinois. Ou encore, la mise en chantier de l’éléphant blanc qu’est le projet Tian li devenu depuis Jin Fei. De plus TMK aurait été l’avocat idéal auprès du gouvernement chinois pour pousser à l’accroissement du nombre des touristes et investisseurs chinois à destination de Maurice en ce temps de crise économique mondiale.

Or la Chine regarde vers l’Afrique et sait que c’est le continent de l’avenir. Et dans ce contexte de stratégie globale, Maurice a tout à gagner en se positionnant comme le hub par excellence entre la RPC et l’Afrique Noire. TMK et le gouverneur de la Banque de Maurice, Manou Bheenick, sont depuis deux décennies les deux seuls Mauriciens de haute compétence pour être membres du panel international duCommonwealth Partnership for Technical Management (CPTM). Et TMK est un des rares qui connaissent aussi bien la Chine que l’Afrique, tant l’Afrique anglophone que l’Afrique francophone.

Le dernier communiqué du Cabinet des Ministres nous apprend une nouvelle nomination, celle d’un énième super conseiller attaché au Bureau du Premier Ministre en la personne de Sunil Dowakassing, après celle tout récemment de Subash Gobine, celui qui, comme Dan Callikhan, avait servi aussi l’ancien Premier ministre SAJ. Dowakassing jusqu’à tout récemment était l’homme de confiance de Pravind Jugnauth et à un certain moment a été inquiété par l’ICAC pour le dossier ayant trait à l’achat de Med Point Clinic par l’Etat. Il semblerait que l’actuel Premier ministre ait une préférence pour se rattacher des services de ceux qui ont jadis servi avec fidélité SAJ et ce au détriment des vrais travaillistes qui attendent toujours sur les carreaux pour une infime récompense! Pas étonnant si les vrais pure sangs travaillistes ne se retrouvent plus dans le plus vieux parti créé jadis par le regretté Dr Maurice Curé.

Il est fort à craindre qu’un jour le Premier ministre serait pris dans ses propres jeux, “to be hoisted by his own petards!” Alors comme un général sans armée à l’imminence d’une bataille à livrer découvre mais un peu tardivement que ses soldats l’ont abandonné pour avoir fait plus confiance aux soldats ennemis qu’à ses gardes rapprochés. Qui a trahi, trahira! Pour la dernière campagne électorale Ramgoolam distribuait les promesses à la ronde aux die-hards travaillistes à être sur le terrain: Alle travaille! Nous ava guetter après!” En attendant d’autres rodères-boutte continuent à ronger leurs freins et d’ici peu nous serons aux portes des prochaines législatives. Celui-ci ne jure qu’il ne ferait plus confiance au sourire captivant du Dr Ramgoolam et qu’il est prêt à changer de camps pour soutenir le Bonhomme (entendez par SAJ) pour un deuxième exploit du deuxième remake 2000. Le risque en vaut-il la peine? Il reste que le temps joue contre ce dernier. D’ici 2015 le père de Pravind Jugnauth aura 85 ans. Pourrait-il soutenir une campagne électorale longue, rude et éreintante?

Un sage comme TMK qui depuis 2000 fut écarté de politique active pour des raisons inavouables, trouve qu’il a d’autres chats à fouetter que de se laisser prendre par la démangeaison politicienne. Il a fait son choix: se dévouer corps et âme pour ses écrits qui constitueraient un legs pour la postérité et le patrimoine culturel mauricien. En 12 ans de retraite loin des rumeurs de la ville et de la classe politique il a publié une dizaine de livres. Ces livres l’ont rendu davantage célèbre à l’étranger, en France, en Chine comme dans les pays du Commonwealth.

Quel Mauricien peut se vanter d’etre présent sur les trois continents ? Désormais il a ses entrées et sorties parmi l’élite dirigeante de la RPC, tout comme il est aussi connu parmi les nombreux dirigeants Présidents et Premiers Ministres des pays africains membres du Commonwealth. En outre, il est régulièrement invité dans les Universités au Canada, en Chine et à la Réunion pour faire des conférences sur les cultures comparées entre la Chine et l’Occident. Mais apparemment toujours pas à l’Université de Maurice !


Pour rappel, son dernier livre publié et financé par le CTPC « Entering the Chinese Min » figure parmi les livres de chevet de nombreux dirigeants des pays du Commonwealth, désireux de connaitre l’esprit chinois. L’émergence de la Chine d’ici une décennie comme la première puissance économique, militaire et sportive du monde, tout le monde se hâte de connaître un peu plus la mentalité du peuple chinois et se préparer à vivre à l’heure de la Chine. L’ancien ministre des Arts et de la Culture et l’ancien secrétaire général du Labour dans sa retraite de Floréal savoure cet instant du bonheur.

A 74 ans ce n’est pas encore le repos du guerrier pour une vie bien remplie qui lui a donné pleine de satisfaction, de bonheur et de joie de vivre. C’est cela la recette pour une vie heureuse pour le restant de ses jours. Vivre en harmonie dans la société sans faire des excès, sans songer à faire du mal à son prochain, c’est cela l’enseignement de Confucius, le Grand Sage de l’antiquité chinoise, qui depuis 2500 ans, a façonné l’âme et la pensée et surtout la façon de vivre des Chinois en Chine et au sein de la diaspora chinoise éparpillée aux quatre coins du globe. Ce qui ne l’empêche pas de se lancer dans des projets tels que le Mémorial des Emigres chinois d e l’Océan Indien en Chine

TMK avant sa nomination sur la liste des 20 nominés est déjà un digne héritier de la Chine millénaire pour faire connaître à travers ses écrits et ses conférences données à travers le monde pour une meilleure compréhension entre les différents peuples du monde.


Au journaliste qui lui demande ce qu’on pourrait lui souhaiter, il répond :« Rien ! Je suis déjà comblé. »

Roland Tsang Kwai Kew

Beau-Bassin, ce mardi 19 novembre 2012

rtsangkwaikew@gmail.com

Voir l’Express Dimanche 18.11.12.

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